Parmi les premiers véhicules sur le chemin de terre (actuelle rue A. Briand), il y a aussi la voiture automobile conduite par un photographe de l'armée, avec ses appareils et caméras. Il s'embourbe dans les ornières creusées par les chars. Dans le feu de l'action, le blindé qui suit le pousse immédiatement dans le fossé pour permettre au convoi de poursuivre sa progression. Personne ne s'arrête. Dans le courant de l'après-midi, le fermier Alfred Wilm de la rue Bellevue le dépanne avec son attelage composé d'un bœuf et d'une vache et la voiture sort enfin du bourbier. De ce fait, on ne trouve aucune photo ou film officiels pris sur le vif lors de la libération de Plobsheim.
Quelques hommes investissent alors la mairie installée à l'époque dans le château et un feu de joie est allumé dans la cour en faisant brûler divers documents. D'autres raccompagnent à la mairie l'ancien maire, Michel Goetz, qui avait été destitué par les Allemands en 1943. Il signe le jour-même le premier acte de naissance de Plobsheim libéré, celui de la fille du garde-forestier, née dans la nuit du 27 au 28 novembre 1944, prénommée Anne-Marie France, en souvenir de ce jour historique. Après avoir inspecté toutes les maisons, des soldats restent sur place afin de surveiller le village et ses alentours.
En ce 28 novembre 1944, Plobsheim sort enfin des tourments de la guerre et redevient une commune française.