Le 1er septembre 1939, la mobilisation générale est déclarée et l’évacuation des plus de quatre cents communes frontalières d’Alsace-Moselle décrétée.
A Plobsheim, l'appariteur municipal passe la matinée à parcourir les rues en agitant sa cloche pour annoncer l'ordre d'évacuation. Il faut faire vite : les femmes, les enfants, les personnes âgées ont jusqu’au lendemain pour quitter leur maison. Ils ont pour consigne d’emporter un bagage à main contenant leurs papiers de famille, des vivres pour quatre jours, des couvertures, des couverts, une bonne paire de chaussures... le poids total ne devant pas excéder 30 kg. Ils doivent renoncer à des récoltes qui s’annoncent exceptionnelles cette année là ainsi qu'à leur bétail qui ne peut être emmené. Les animaux libérés dans la nature seront rassemblés par les Escoviens dans un grand pré clôturé à Eschau.
L’inauguration du drapeau de la section plobsheimoise de l’Union Nationale des Combattants qui devait se tenir le 10 septembre 1939 est annulée. La commune en fait de même pour le traditionnel Messti de début septembre.
Le jour-même ou le lendemain au plus tard, les habitants de Plobsheim sont sur la route en direction de Villé, à 40 km, première étape de l'exode. Ils partent comme ils peuvent : en charrette tirée par des chevaux, à pied, à vélo. Certains prennent le train à Erstein. Ils restent tous ensuite 5 jours sur place à Villé.
Au même moment, des soldats du 2ème régiment d'infanterie coloniale sont stationnés à Plosbheim pour monter la garde avec 18 hommes du village qui restent sur place pour éviter les pillages.